Argument

I due baroni di Rocca Azzurra,
le sommet de l’embrouille !

 

Le baron Demofonte Cucuzzoni et son jeune neveu Totaro vivent dans l’isolement au château de Rocca Azzurra. Au lever du rideau, les deux barons attendent la fiancée du jeune Totaro, Madama Laura, une jeune femme de la noblesse milanaise que personne ne connaît puisque le mariage a été conclu par correspondance grâce à des parents éloignés. Les deux barons sont observés par le jeune Franchetto et sa sœur Sandra, qui ont bien l’intention de profiter de la crédulité des deux châtelains. Leur plan : Franchetto se dira envoyé par la fiancée et montrera à Totaro un portrait de sa sœur Sandra, en la présentant comme la future épouse. Ainsi, Sandra se mariera avec le baron et entrera dans la noblesse, et Franchetto sera alors libre de faire la cour à Madama Laura, dont il est amoureux. Le plan réussit : Totaro tombe immédiatement amoureux de Sandra qu’il croit sa fiancée, mais les choses se compliquent à l’arrivée de Madama Laura, furieuse de ne pas avoir été reçue comme elle le mérite, et d’avoir trouvé son fiancé engagé à une autre. Le vieux Demofonte, qui n’est au courant de rien, et à qui Madama s’était présentée comme la fiancée, ne comprend pas le comportement étrange de son neveu. Il avait bien toujours pensé que Totaro était un peu benêt, mais là, il en a la confirmation. Les deux femmes se chamaillent immédiatement, Demofonte et Franchetto cherchent en vain à les calmer : Madama, blessée dans son orgueil de noble, montre beaucoup d’aplomb. Pour la consoler, le vieux Demofonte va jusqu’à essayer de se proposer comme époux, mais il reçoit un refus sans réplique. Une preuve… graphologique montrera qui est la véritable épouse : les deux femmes devront écrire sous dictée, et la comparaison avec une lettre de la vraie fiancée permettra de lui faire justice. Visiblement choqué, Demofonte dicte un texte très peu élégant que les deux femmes refusent d’écrire ; Franchetto propose alors que chacune écrive ce qu’elle veut. En disant cela, il fait passer dans les mains de sa sœur une ancienne lettre de Madama, ce qui fait que, les deux écritures étant les mêmes, on ne saura toujours pas qui est la véritable fiancée.

 

Après la nième rencontre entre les deux femmes, Franchetto propose de convoquer une devineresse égyptienne fameuse, qui révèlera qui est la véritable fiancée. La devineresse sera évidemment Sandra, travestie ; elle pourra ainsi donner la réponse qui lui sera favorable, Mais au moment décisif, Madama, qui s’était cachée et avait tout entendu, se présente vêtue à l’égyptienne, rendant vain le subterfuge de sa rivale, et accroissant la confusion des deux barons qui ne savent laquelle croire des deux devineresses. Franchetto a alors l’idée de consulter la magicienne Alcina, qui, du moins le dit-il, vit entourée de sortilèges dans le vieux pavillon abandonné, au fond du parc du château. Pour les deux barons, ce sera un très gros effort de se rendre là-bas, car depuis tout petits, ils ont eu peur d’aller dans ce coin du jardin, qu’on croit peuplé de spectres.

 

Franchetto a préparé une mise en scène très suggestive pour que Sandra, vêtue en magicienne Alcina, et entourée d’esprits magiques, puisse indiquer la vraie fiancée, mais cette fois encore, Madama Laura a tout compris, et ce sont deux magiciennes Alcina qui apparaissent aux deux barons terrorisés, chacune suivie de son cortège de feux follets. Madama Laura a aussi compris que c’est Franchetto, son ancien amant, qui mène le bal et, furieuse contre lui, elle le chasse définitivement, lui interdisant tout espérance. Il ne reste aux eux tricheurs qu’à confesser leur dessein et à en demander pardon. Madama Laura épousera le jeune baron Totaro, comme prévu, et Sandra épousera le vieux Demofonte, réalisant ainsi son rêve de devenir baronne. Franchetto, le maître des embrouilles, restera tout seul et devra constater, alors que tous sont à la fête, que son plan s’est bien retourné contre lui.