Argument

Il Mondo della Luna o sia Il Finto Astrologo

Le Monde de la Lune ou Le Faux Astrologue

 Comédie en deux actes de Carlo Goldoni

Musique de Niccolò Piccinni

Acte I

Les jeunes Ecclittico et Clarice s’aiment, mais Buonafede, le père de la jeune fille, décide de la cloîtrer dans la maison en attendant de combiner un mariage avantageux. Malgré les encouragements de la rusée servante Lisetta, Clarice ne trouve pas le courage de déclarer ses intentions à son père. Elle est extrêmement déçue lorsqu’il lui annonce ses noces avec le vieux Alonso Vituperi. Le temps est donc compté pour Ecclittico ; il doit trouver une astuce qui lui permette de couronner son projet amoureux : il profitera de la passion que nourrit Buonafede pour l’étude de la lune et des étoiles.

Il n’est pas besoin de beaucoup d’efforts pour convaincre Buonafede que le télescope d’Ecclittico peut voir ce qui se passe dans l’extraordinaire Monde de la Lune, où les jeunes filles sont toujours disponibles et où les femmes obéissent sans discuter à leurs maris. Ce téléscope exceptionnel serait aussi un moyen de communiquer avec la Lune, et le jeune homme raconte qu’à travers lui, il a reçu une « liqueur » qui permet d’être transporté dans ce nouveau monde et d’y goûter à des délices infinies. Ecclittico est prêt au voyage et Buonafede l’implore de l’emmener avec lui. A peine a-t-il bu que Buonafede perd connaissance ; Clarice et Lisetta le croient mort, sans faire preuve cependant d’un trop grand désespoir. Ecclittico ordonne que Buonafede, assommé par la forte dose d’opium que contenait la liqueur lunaire, soit transporté dans son magnifique jardin.

Acte II

Buonafede se réveille dans le jardin d’Ecclittico, persuadé de se trouver sur la Lune : ici les Nymphes et les Bergers s’aiment sans malice, une brise fraîche et délicieuse souffle dans le bois où les arbres produisent une musique extraordinaire. Apparaît un Cavalier Lunaire qui annonce que Buonafede a été admis à être présenté à l’Empereur de la Lune (q ui n’est qu’un serviteur d’Ecclittico, dûment déguisé) ; Ecclittico, expert en langue lunaire, l’accompagnera et lui servira d’interprète.

Arrivent également Clarice et Lisetta, enlevées de force de la maison. Ecclittico réussit avec peine à les calmer et à leur faire croire à elles aussi qu’elles sont sur la Lune ; il va jusqu’à dire que l’Empereur de la Lune lui a confié vouloir épouser Clarice. Et Clarice se désespère. Arrive Buonafede, au comble de la joie : Clarice aura enfin un mariage noble, il n’arrive pas à comprendre qu’elle puisse être tellement triste. En outre, dans le Monde de la Lune, Lisetta est tenue d’être toujours aimable avec son patron ; la servante, amusée, entre dans le jeu.

Buonafede présente donc les jeunes femmes à l’Empereur (le serviteur déguisé) qui ne parle que par gestes. Clarice refuse dédaigneusement la proposition de l’Empereur, confirmant ainsi sa fidélité à Ecclittico. En revanche, Lisetta se propose spontanément comme épouse. Mais, comme l’Empereur accepte, Buonafede se met en colère et découvre qu’il a de l’affection pour sa servante. L’Empereur prend alors deux décisions : que Lisetta épouse Buonafede – il leur sera même concédé de se transformer en comète et en arc-en-ciel – et Clarice sera donnée au fidèle secrétaire lunaire, Ecclittico. Buonafede ne peut certainement pas s’opposer à la volonté d’un Empereur Lunaire ! Il reste au jeune homme à révéler l’intrigue à Clarice et à se faire pardonner de l’avoir mise à l’épreuve.

Buonafede découvre trop tard qu’il s’est fait rouler : il a promis, et ce qui a été décrété « sur la Lune » ne peut être défait sur la Terre. Les deux jeunes gens se marient, et, à la joie générale, Lisetta confirme qu’elle aussi aime son patron, même s’il est un peu bourru.