Français
POMME D’API
Rabastens, bourgeois parisien aisé, célibataire sans enfants, trente-neuf ans pour les femmes (mais un peu plus dans la réalité !), vient de flanquer à la porte sa femme de ménage et rentre du bureau de placement où il en a demandé une nouvelle. Arrive Gustave, son jeune neveu. Il a quitté sa fiancée, Catherine dite Pomme d’Api, pour obéir à son oncle qui pense, par principe, qu’une relation d’amour ne doit pas durer plus de trois mois, et il est désespéré.
Voilà que la nouvelle femme de ménage frappe à la porte, fraîche et charmante, et Rabastens montre tout de suite beaucoup d’intérêt pour elle. Mais Gustave, lui, reconnaît Pomme d’Api, fâchée d’avoir été abandonnée et qui désormais joue l’indifférente envers le jeune homme.
En revanche, Pomme d’Api s’affiche très sensible à la gentillesse de Rabastens. L’ordre est un peu chamboulé dans la maison, au point que Rabastens, plein d’attention pour sa nouvelle bonne, ordonne à son neveu d’aller lui-même acheter une côtelette pour le gril ! Gustave refuse et, resté seul avec Pomme d’Api, il essaie de réveiller les souvenirs de leur amour. Cela semble lui réussir au premier moment… mais non : la jeune femme préfère s’étourdir au champagne et déclare qu’à partir de ce moment, elle prendra comme amant tout homme qui passera devant elle.
Cela suscite la jalousie de Gustave, qui essaie une nouvelle fois de faire appel au cœur de Pomme d’Api. La jeune femme, sachant que Gustave est encore amoureux, accepte alors de renouer avec lui, mais cette fois-ci, c’est elle qui dictera les conditions ! Rabastens, bien malgré lui mais bon joueur, ne peut donc qu’essayer de se réjouir du prochain mariage de son neveu.
MONSIEUR CHOUFLEURI RESTERA CHEZ LUI LE…
Ernestine est amoureuse de son voisin Babylas, compositeur en attente de célébrité ; comme c’est une liaison secrète, les amants ne peuvent communiquer en cachette que par un dialogue musical d’une fenêtre à l’autre. Choufleuri, le père d’Ernestine, n’est pas du tout mélomane ; son souci est de se faire remarquer par la haute société parisienne et pour cela, il est de bon ton de se montrer protecteur des arts. Alors voilà l’occasion de sa vie : ce soir il organisera chez lui un concert, dont les vedettes seront les trois plus grands chanteurs de l’opéra italien, Henriette Sontag, Giovanni Battista Rubini et Antonio Tamburini. Avant de recevoir le beau monde, il s’efforce d’enseigner les bonnes manières « à l’anglaise » à Petermann, son serviteur belge.
Hélas, les trois chanteurs envoient un message, se prétendant tous indisposés. Que faire ? Les invités commencent à arriver. Il ne reste à Choufleuri qu’à accepter la proposition de sa fille d’appeler au secours Babylas. Ernestine se déguisera en Sontag, Babylas sera Rubini, Choufleuri pourra se transformer en Tamburini : même s’il ne sait pas chanter, il pourra toujours se taper sur le ventre en faisant « bim-boum » car « les basses à l’opéra ne font pas autre chose ».
Les trois improvisent alors un Récitatif et Trio à la manière de l’opéra italien, chanté dans une langue improbable, mélange de français et d’italien supposé, où deux jeunes fiancés implorent un père implacable de leur permettre de se marier…
Les invités font peut être partie de la plus haute société parisienne mais ne sont pas très experts en musique : ils ne doutent pas un instant d’avoir assisté à un concert exceptionnel ! Saisissant sa chance, Babylas menace Choufleuri de révéler la supercherie s’il ne l’autorise pas à épouser Ernestine, avec cinquante mille francs de dot. Le père n’a pas le choix et accepte : l’opérette se termine donc, comme de juste, sur un final joyeux !
English
Pomme d’Api
Rabastens, an affluent Parisian bourgeois bachelor with no children, aged thirty-nine for women (but a little older in reality!), has fired his housekeeper and is just back from the employment agency, where he has applied for a new one. Gustave, his young nephew, turns up. He has abandoned his beloved, Catherine called Pomme d’Api, in obedience to his uncle who believes, as a matter of principle, that an amorous relationship should not last longer than three months. Gustave is desperate.
Then the new housekeeper knocks on the door. Vivacious and charming, she immediately arouses Rabastens’ interest. But Gustave recognizes Pomme d’Api, who is angry at having been deserted and who now pretends to be indifferent towards the young man.
On the other hand, Pomme d’Api appears to be sensitive to the attentions of Rabastens. The household is in a state of disorder, to the extent that Rabastens’ consideration for the new maid leads him to order his nephew to go and buy pork chops for the grill himself! Gustave refuses and, when left alone with Pomme d’Api, tries to revive memories of their love. At first, he seems to be successful, but then…The young woman instead prefers to let the champagne go to her head and declares that from this moment on she will take as her lover any man who approaches her.
That arouses Gustave’s jealousy, and he once more appeals to Pomme d’Api’s heart. Knowing that Gustave is still in love with her, the young woman agrees to resume their relationship, but this time she will dictate her terms! Willy-nilly, Rabastens behaves like a good sport and can only try to look forward to the forthcoming marriage of his nephew.
Monsieur Choufleuri restera chez lui le…
Ernestine is in love with her neighbour Babylas, an aspiring composer still waiting for fame. As their relationship is a secret one, the lovers can only communicate clandestinely by engaging in a musical dialogue from one window to another. Choufleuri, Ernestine’s father, is not in the least interested in music; his only concern is to be taken note of by Parisian high society, and to further his purpose it would be a good thing if he were to appear as a protector of the arts. The occasion of a lifetime presents itself in the form of a concert that he will organize in his home and of which the stars will be the three most famous singers of Italian opera: Henriette Sontag, Giovanni Battista Rubini and Antonio Tamburini. Before receiving his distinguished guests, he tries to teach Petermann, his Belgian servant, good manners “à l’anglaise”.
Alas, all three singers send a message in which they claim to be indisposed. What’s to be done? The guests begin to arrive. Choufleuri has no option but to accept his daughter’s proposal to ask Babylas to come to the rescue. Ernestine will disguise herself as Sontag, Babylas will be Rubini, and Choufleuri can transform himself into Tamburini. Even if he cannot sing, he can still pat himself on the stomach saying “bim-boum”, for “bass opera singers do nothing else” (“les basses à l’opéra ne font pas autre chose”).
The three of them then improvise a recitative et trio in the manner of an Italian opera, sung in an improbable language that mingles French with an imagined Italian, and in which two young lovers implore an implacable father to give them permission to marry…
The guests may be members of Parisian high society but they are hardly experts in music; they don’t doubt for a moment that they have attended an exceptionally good concert! Seizing his chance, Babylas threatens to reveal Choufleuri’s deception should he not allow him to marry Ernestine and give him a dowry of fifty thousand francs. The father has no choice but to consent: the operetta therefore concludes – as is proper – with a happy ending.