Le compositeur et le librettiste

Piccinni

Niccolò Vito Piccinni  est né à Bari le 16 juin 1728 et mort à Passy le 7 mai 1800. Élève au conservatoire de Naples, il compose ses premiers opéras entre 1754 et 1758. Puis il déménage à Rome, et y connaît un succès considérable avec, par exemple, La bonne Fille (1760), tiré d’une œuvre de Carlo Goldoni. Il composa ensuite plus de cinquante nouvelles œuvres lyriques, mais fut surtout apprécié grâce à ses opéras bouffes.

En 1776, il accepta une invitation de la cour de France et devint professeur de chant de la reine Marie-Antoinette et directeur du Théâtre-Italien. En 1778, il composa son premier opéra français, Roland, qui lui apporta une renommée importante.

Mais à partir de 1784, il connaît une période difficile, la concurrence d’Antonio Salieri, entre autres, le mettant en difficulté et plusieurs de ses opéras étant des échecs. Après quelques ennuis lors de la Révolution française (sa pension lui est supprimée) et le mariage de sa fille avec un jacobin qui lui vaut un séjour en prison, il repart à Naples et de là, à Venise, où il compose Griselda (1793). Puis, en 1798, il retourne à Paris, où il est nommé inspecteur au Conservatoire. Sa santé est alors devenue très précaire et il ne peut assurer les devoirs de sa charge.

Piccinni est également l’auteur de quelques pièces pour clavecin et de musique sacrée.

De Niccolò Piccinni, l’Opéra de Chambre de Genève a présenté en 1999 Le Finte Gemmelle en première représentation moderne mondiale.

 

 

Goldoni

Il Mondo della Luna est un livret que Goldoni écrivit à Venise en 1750 pour la musique de Galuppi. En peu d’années, ce texte devint un des livrets buffi les plus connus et aimés de la seconde moitié du siècle. Parmi les compositeurs qui le mirent en musique, nous trouvons Haydn en 1777 et Paisiello, qui le reprit plusieurs fois et le présenta à Saint-Pétersbourg en 1784. Cette version de Niccolò Piccinni date de 1762, elle a probablement été écrite pour Naples et reprise rapidement, au moins à Rome. Comme c’était l’usage, les livrets étaient modifiés sur la base des exigences des troupes et des théâtres. Piccinni modifie un peu l’histoire de manière que Clarice ne soit pas au courant de l’intrigue concoctée par Ecclitico : la proposition de l’Empereur Lunaire mettra donc à l’épreuve sa fidélité et provoquera ces situations pathétiques typiques du filon « larmoyant » pour lequel Piccinni était célèbre. La Cecchina o la buona figliola date d’à peine deux ans, et c’est l’œuvre qui le lança définitivement, une histoire drôle avec une fin heureuse, racontant les mésaventures d’une pauvre jeune fille abandonnée.

Est éliminé le second couple, formé de la sœur de Clarice et de son fiancé, alors que la servante Lisetta, au lieu d’épouser son égal, Cecco, le serviteur d’Ecclitico promu pour l’occasion Empereur Lunaire, épousera Buonafede. Ainsi se répète le schéma connu du renversement des rôles sociaux typique de La Serva Padrona, et une très humaine consolation sera offerte au pauvre Buonafede.

De Niccolò Piccinni, l’Opéra de Chambre de Genève a présenté en 1999 Le Finte Gemmelle en première représentation moderne mondiale.