A propos de Romeo und Julie

La célèbre pièce Roméo et Juliette (1597) de Shakespeare, qui raconte l’amour malheureux de deux adolescents dans une Vérone ravagée par les rivalités de deux familles ennemies, a inspiré de nombreuses œuvres musicales, dont, parmi les plus connues, un ballet de Sergueï Prokofiev écrit en 1935 (dont on connaît surtout les trois suites d’orchestre arrangées par le compositeur), une symphonie dramatique de Berlioz (1839) et une ouverture de Piotr Ilitch Tchaïkovski (1869). 

Mais c’est dans le domaine de l’opéra qu’on découvre une liste impressionnante d’adaptations, parmi lesquelles des œuvres de Vincenzo Bellini (I Capuleti e i Montecchi – 1830), de Charles Gounod (1867), de Riccardo Zandonai (1922), sans oublier la célèbre comédie musicale West Side Story de Leonard Bernstein (1957). 

Cependant, c’est bien le Romeo und Julie (1776) du compositeur tchèque Georg Anton Benda (1722-1795), très admiré de Mozart, qui a été la première adaptation lyrique, dans ce cas sous forme de Singspiel (une œuvre théâtrale qui alterne dialogues parlés et airs chantés), de cette pièce de Shakespeare. Le livret de Friedrich Wilhelm Gotter (1746-1797) ne retient que l’essentiel de la pièce originale (sans combats d’escrime, ni scène du balcon, mais en proposant une fin heureuse !) pour enchâsser une partition musicale d’une remarquable beauté. 

Cette production de L’Opéra de Chambre de Genève a été pensée pour mettre en valeur les qualités musicales de l’œuvre. Dans ce sens, les dialogues allemands ont été réécrits en français et considérablement réduits afin de resserrer l’action. 

Elidan Arzoni